De nombreuses institutions et de nombreux particuliers partageaient l’envie de sauvegarder l’histoire, les traditions, la langue et d’autres éléments constituant la culture locale et cantonale ; ils ont vu dans ce musée un signe de progrès. Parmi les premières, il y en avait des politiques, religieuses, culturelles, de loisirs, économiques ou sportives. Toutes étaient mues par le désir de laisser une trace, parfois documentaire, parfois sentimentale ou artistique, des faits ou des objets remarquables rattachés à la vie quotidienne. S’il fallait préserver la mémoire d’autres temps, il fallait également le faire avec le présent.

Naissance et vie du musée

 

Un noyau d’experts, connu sous le nom de Groupe de folkloristes de Ripoll, a été formé ici lors de la seconde décennie du XXe siècle. Poussés par un enthousiasme patriotique et un amour pour l’ethnographie, ils ont consolidé un travail de collecte d’objets et de patrimoine intangible (chansons, coutumes, légendes, dictons, devinettes, phrases populaires…), qui a culminé en 1929 par la création des Archives du Musée Folklorique de Ripoll. Le promoteur du mouvement avait été Rossend Serra i Pagès, et le fondateur Tomàs Raguer i Fossas, aidés principalement par Ramir Mirapeix i Pagès, Zenon Puig i Sala, Mgr Josep Raguer i Carbonell et Lluís Vaquer i Clapera. L’activité éditoriale de Daniel Maideu i Auguet, avec des publications sur Ripoll comme El Catllar ou Scriptorium, a été un élément propitiateur et le témoignage documentaire de Salvador Vilarrasa i Vall (auteur des livres La vida dels pastors et La vida a pagès), une heureuse conséquence. Agustí Casanova i Marquet a été le continuateur de cette initiative. Dans les années 50, Eudald Graells i Puig a appliqué de nouveaux critères au musée, en revalorisant le travail du fer dans la région et les armes à feu de Ripoll, tout en lui donnant la grandeur et le caractère qui le différenciaient des autres.